De : Sylvie Dimanche 10 Mai, nous nous sommes réunies chez Francoise : Françoise, Sandra, Marie-Jo, Marie-France, Simone, Rachel, Thérèse et Sylvie pour échanger sur le thème des Mutilations Sexuelles.
Françoise nous a, tout d'abord, exposé la situation aujourd'hui après avoir fait un rappel historique. Il faut savoir que la pratique de l'excision remonte au temps des pharaons et, qu'actuellement, c'est l'Egypte qui est le triste détenteur du record du nombres de fillettes excisées (97%).
En Europe, cela fait environ 25 ans que cette pratique est une vraie préoccupation pour les migrants comme pour les femmes en Afrique .
L'Afrique centrale est la zone majoritairement concernée et la Mauritanie est située dans une des zones les plus concernées par ce problème.
Pour ces pays, l'excision est le pendant de la circoncision chez le garçon. Le clitoris étant l'objet même de l'impureté, rendant les jeunes filles exclues de la société et ne pouvant se marier.
Si chaque pays a ses propres coutumes, si les colonisations les ont mises en évidence, les hommes se sont sentis exclus et aujourd'hui encore, ont laissé "l'affaire" aux mains des femmes et peut-être même plus spécifiquement celles des "mères", "grands-mères" ou" belles-mères".
Sachant que la mortalité infantile et la mortalité des femmes en couche peut être reliée pour un quart des accouchements à des problèmes dus à des mutilations sexuelles, un certain nombre de femmes Mauritaniennes militent pour cette cause à Nouakchott.
En France, un organisme, appelé le G.A.M.S. (Groupe pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles), a été créé en 1982 par des femmes Africaines et Françaises.
Parallèlement, dans cette même dynamique, un comité inter-africain, composé de médecins, juristes et autres, ont installé des bureaux dans différents pays d'Afrique.
Une première loi en 1990 suivies d'autres dont le "protocole de Maponto" en 2005, traitant spécifiquement des mutilations des femmes, en précisent l'interdiction.
Si ces lois ne sont pas appliquées en Mauritanie, en France en revanche, des peines de prison sont prévues et prononcées.
Françoise a contacté et rencontré le G.A.M.S. à Paris, puis le comite inter-africain en Mauritanie qui, a monté une association AMPSFE (Association Mauritanienne pour la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes agissant sur la santé des femmes et des enfants) et des groupes de travail sur cette problématique. Mariem Baba Sy en est la fondatrice et présidente, et avec l'aide de six volontaires , elle sillonne la ville de Nouakchott, quartier par quartier ; elle organise ses formations avec des enseignants, des Imans, des professionnelles de santé, des femmes de tous ages. En outre, elle est prête à organiser des formations pour les femmes des villes ou villages du pays afin de relayer l'information sur cette question. Elle précise qu'elle a besoin du soutien des femmes Françaises dans ses actions.
"Tolérance 0", telle est l'intitulé de la campagne internationale qui a lieu , tous les ans, dans les pays concernés, en février. En Mauritanie, le centre culturel Français participe très activement à ces journées de sensibilisation. Françoise , à la suite de la rencontre avec des membres du centre culturel a obtenu le programme de ces journées en 2009 et les coordonnés de tous les participants.
Aïssata, la sage femme principale de Bababé, très attentive et concernée par le sujet, pourrait se rendre à Nouakchott auprès de Mariem Baba Sy pour se former et informer à Bababé. Le corps médical de l’hôpital de Bababé est très concerné mais l’information doit circuler également dans la population.
La lutte contre les mutilations sexuelles étant une cause nationale en France cette année, outre les actions du SAN prévues lors de la semaine de la solidarité (réunions, conférences …), nous aimerions apporter notre contribution à notre niveau. Nous pourrions envisager de participer financièrement à la formation d'Aïssata et autres femmes de Bababé auprès de Mariem Baba Sy à Nouakchott, ou de contacter des ONG présentes sur place pour mettre en place cette formation spécifique. Parallèlement, ayant pris contact avec l'association des femmes de l'ABSD, nous envisageons d’organiser des réunions ensemble au cours desquelles divers sujets, dont celui-ci, pourraient être abordés.
A notre petit niveau, c'est un projet qui nous tient à cœur et nous allons faire en sorte qu'il ne reste pas lettre morte.
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