Monsieur le maire,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Il est difficile pour moi de vous dire combien je suis ému d’être parmi vous à cet instant.
Ceux qui me connaissent bien ici savent combien je suis sensible à ce type de moment.
Je suis un homme extrêmement préoccupé par l’avenir de la planète. Je suis une personne particulièrement inquiète de ce qui peut se passer en dehors des frontières de notre toute petite France, de notre toute petite Europe. J’ai passé une longue partie de ma vie à voyager, à m’immerger dans la vie d’autres continents, à m’abreuver de la richesse qu’apportent des cultures lointaines ou anciennes.
En particulier, j’ai passé une partie de ma vie en Algérie et en Tunisie, et vous comprendrez évidemment ce qui peut aujourd’hui me rapprocher très fortement de la Mauritanie, votre beau pays que je découvre depuis quelques jours.
Ma vie quotidienne, mais aussi mon action de Maire de Cesson sont profondément marquées par cette sensibilité à ce qui se passe au-delà de nos frontières, et à tous les liens qui existent entre tous les humains de cette planète quelles que soient leurs différences.
Si j’agis à Cesson contre le réchauffement climatique, c’est parce que je suis conscient que notre mode de vie européen représente une menace, via le climat, pour des millions de frères en humanité à l’autre bout du monde.
Si je défends en France les droits du peuple tibétain opprimé, c’est parce que je suis intimement convaincu que nous aussi sommes concernés par les violations des droits de l’homme où qu’elles se déroulent dans le monde.
La rencontre de l’autre a donc toujours été pour moi un moment merveilleux, un instant d’une richesse inégalable.
Alors vous comprendrez que je sois aussi ému de ce lien très fort qui continue de se nouer entre ma commune, Cesson, et la vôtre, Bababé, au-delà de toutes les frontières et de toutes les différences.
Et il est très émouvant également de regarder derrière nous, et de penser à toutes celles et tous ceux qui ont, durant les vingt dernières années, construit cette solidarité entre votre terre et la nôtre. Lorsque je pense à tous les efforts qui ont été réalisés par des habitants de Bababé et par des habitants de Cesson pour se connaître, s’apprécier, s’accueillir les uns chez les autres, et franchir la mer et les déserts qui nous séparent pour s’apporter l’un à l’autre des services, du matériel ou de la culture, je suis admiratif.
Les échanges que nous avons réalisés, dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture, et bien d’autres encore, sont autant de liens tissés entre nos habitants, liens qui ne sont près de se dénouer.
Je veux donc remercier tout particulièrement celles et ceux qui m’ont accompagnés dans la préparation de ce voyage, et qui prennent en charge quotidiennement le travail d’organisation de notre jumelage. Je pense particulièrement à mon excellente adjointe Lydia LABERTRANDIE, qui est en charge des relations internationales. Elle y consacre beaucoup d’énergie mais surtout beaucoup de cœur. Je suis très fier de pouvoir compter sur elle. Et puis je tiens aussi à remercier Francis RUBEO, qui est investi depuis longtemps dans notre jumelage avec la Mauritanie, et qui vient de prendre la présidence de Cesson Sans Frontières. Je compte beaucoup sur lui pour dynamiser plus encore les échanges de notre ville avec ses jumelles.
J’en profite pour saluer la section Mauritanie du jumelage cessonnais, ses fondateurs (GM Boix, B Besse, etc.), à qui nous devons d’être là, et ceux qui poursuivent leur œuvre aujourd’hui : Olivier Bugnet, le président, dont je salue l’abnégation, le sens éthique et la rigueur, mais aussi les citoyens présents dans ce voyage, Françoise Bellurget, ainsi que Catherine et Philippe Vicquery, et qui passent des moments merveilleux ces derniers jours.
Et puis, parce qu’ils sont à Bababé aujourd’hui, je voudrais rendre hommage à Line Magne, directrice générale des services du SAN de Sénart, et Daniel Alliot, vice-président aux Actions Internationales du SAN, qui sont les vrais piliers du soutien de Sénart au jumelage, et de longue date, et qui croient en la Mauritanie bien au-delà de leur fonction. Ils ont amené avec eux un autre petit nouveau comme moi, mon ami Michel Roger, maire de Réau, et qui cherche dans le secteur une commune à jumeler, et je suis très heureux de pouvoir ce jour l’accueillir dans notre club de fans de la Mauritanie !
Vous l’avez compris, je suis très fier, en tant que Maire, de poursuivre avec tous cette action chaleureuse entamée par d’autres depuis plus de vingt ans.
Mais assez parlé de nous-mêmes :
Car monsieur le Maire, cher confrère, je ne parviens pas à trouver des mots suffisants pour vous exprimer la profonde gratitude et l’émotion des habitants de Cesson devant l’honneur qui nous est fait ici aujourd’hui. Donner le nom de notre ville à cette place, c’est amener les Bababois à penser chaque jour, à cet endroit, à leurs frères français. C’est nous installer, nous français, pour longtemps dans vos cœurs mauritaniens. C’est un geste symbolique mais immense, qui nous touche très sincèrement.
Aussi je veux vous remercier personnellement, ainsi que l’ensemble des Bababois, pour cet hommage que vous nous rendez à travers la dénomination de cette place.
Et je veux surtout vous assurer qu’en tant que nouveau Maire de Cesson, et avec l’appui d’une nouvelle équipe d’élus, je serai particulièrement investi dans le développement de nos relations.
Je le serai d’autant plus maintenant, que je suis profondément touché par l’accueil et l’amitié de mon hôte Blé, maire de Bababé, qui accompagne mes premiers pas en Mauritanie de son humour et de sa gentillesse.
Parlons maintenant des fondements de nos relations futures : je crois fortement que Bababé, comme Cesson, comme la planète entière d’ailleurs, va être confrontée à une problématique dont nos populations prennent progressivement conscience : celle du développement durable.
Nous nous rendons tous compte aujourd’hui que notre planète ne sera pas toujours en capacité de supporter toutes les injures que lui infligent les hommes. Les rejets de gaz à effets de serre dont nous nous rendons responsables, notamment dans les pays les plus riches, auront des conséquences qui peuvent être grave pour nos habitants, à Cesson mais aussi à Bababé. La pollution que nous occasionnons dans l’eau, en France comme en Mauritanie, se retourne déjà, ou se retournera contre nous.
Nous devons lutter ensemble face à ces défis, et joindre nos efforts pour accompagner nos populations dans les évolutions qu’elles auront à réaliser.
C’est pourquoi je vous propose, Monsieur le Maire, à cet instant, que nous engagions désormais, vous et nous, dans une véritable logique de coopération décentralisée, transfrontalière, sur la protection de l’environnement et le développement durable de nos territoires. Je suis prêt à ce que nous mobilisions, l’un et l’autre, le meilleur de ce que peuvent produire nos pays afin de nous aider mutuellement à devenir pour nos pays des communes exemplaires, des communes de référence pour leur développement durable.
C’est, je le crois, le grand chantier qui nous attend dans ce jumelage entre Cesson et Bababé.
Pour finir, je veux vous remercier une dernière fois de l’accueil tout à fait exceptionnel qui a été réservé à chacun d’entre nous ici. La chaleur de ce pays est avant tout humaine, et nous l’avons perçue dès que la porte de notre avion s’est ouvert. Je vous assure qu’un accueil aussi convivial et sincère me donne foi en l’homme, me donne fois dans la solidarité indéfectible que nous pouvons créer entre nous, et qui nous permettra toujours de dépasser nos différences et les distances qui nous séparent pour contribuer, à notre mesure, à construire un monde plus humain, plus heureux, et plus démocratique.
J’y crois très sincèrement en voyant ici le sourire sur les visages français et mauritaniens, et ces sourires m’accompagneront longtemps encore après notre retour à Cesson.
Merci encore.
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